Le jour se lève sur les mémoires, il fait encore nuit lorsque je rejoins le groupe de lève-tôt venus assister à une lecture de textes au camp de Rivesaltes. Je me dis que la nuit n’est jamais aussi noire qu’avant l’aube. Je me retrouve vite plongée dans l’atmosphère et j’imagine sans peine l’arrivée des nouveaux internés, perclus de fatigue, rongés d’angoisse et d’incertitude, dénués de tout et même d’espoir, s’acheminant d’un pas pesant vers l’inconnu.
Pour l’heure, nous suivons en silence les personnes venues nous chercher. De petites loupiotes à même le sol de la garrigue odorante guident nos pas assurés de curieux et de passionnés d’histoire. Happés par la solennité du moment, nous nous installons en silence. Les émotions sont présentes pour un moment d’exception.
Photographie prise de nuit au Mémorial du Camp de Rivesaltes. Une femme souriante, vêtue de blanc, se tient debout à côté des grands panneaux d’accueil du site, éclairés par des lampes. En arrière-plan, plusieurs personnes participent à une visite ou à un événement nocturne. L’atmosphère, calme et empreinte de recueillement, met en valeur la dimension mémorielle du lieu et son rôle dans la transmission de l’histoire.





















