La foule composée de fidèles et de curieux (ou les deux) commence à se presser le long des rues du centre de Perpignan et derrière les barrières. L’ambiance est recueillie et survoltée comme avant le départ d’une épreuve sportive. Je décide d’aller voir le dévot crucifix qui est installé devant la cathédrale Saint-Jean-Baptiste, trop fragile désormais pour être transporté à dos d’homme. Je m’approche et réalise stupéfaite, qu’il s’agit d’un cadavre (non je ne rêve pas). Mystère, mystère car les christs en croix connus jusqu’à présent, étaient vivants, je dirais presque, triomphants. Quel est donc cet artiste qui a osé défier une loi non écrite et présenter un corps aux côtes saillantes, un corps martyrisé et si terriblement humain ? Il faudra attendre les années 50 pour qu’un antiquaire découvre lors d’un examen minutieux, qu’il s’agit d’un christ rhénan (et non castillan) du XVème siècle.
La Procession de la Sanch s’élance chaque Vendredi saint depuis l’église Saint-Jacques de Perpignan. C’est ici que débute ce moment de ferveur et de tradition, où les pénitents vêtus de rouge et de noir portent les « misteris » dans une atmosphère de recueillement. Une cérémonie unique, symbole du patrimoine spirituel et culturel du Pays Catalan.























